Les plus grands aventuriers de notre époque

Image par pasja1000 de Pixabay
Ces hommes et femmes sont des exemples de courage, et d'abnégation. Qui sont-ils ?
Existe-t-il encore des aventuriers ? Bien sûr. La définition ne s’arrête pas à des personnages de fiction ou des des personnes bien réelles mais qui ont disparu il y a des décennies ou des siècles. Il y a toujours à découvrir, à repousser les limites, ou à s’interroger. Et les portraits suivants vont vous le rappeler.
Mike Horn
Repousser les limites, c’est totalement le credo de Mike Horn. Né en 1966 à Johannesburg, de nationalités suisse et sud-africaine, il est un homme de records. En 1991, il part en expédition en parapente et rafting dans la Cordillère des Andes au Pérou, pendant trois mois. Dans le même pays d’Amérique du Sud, il entreprend la première descente en hydrospeed du canyon le plus profond du monde, la Colca, en 1995. Deux ans plus tard, c’est la traversée du continent sud-américain à pied et en solitaire.
Avec son expédition Latitude Zéro, son expérience prend une autre dimension. Il s’agit de suivre la ligne de l’équateur, sans moyen de transport motorisé. Les 40 000 km à parcourir nécessiteront 17 mois à l’aventurier. En 2004, il boucle son projet Arktos, soit le tour du cercle polaire à pied, vélo, kayak, voilier, ski et ski tracté par cerf-volant après 808 jours.
De nombreuses autres expéditions pourraient être relatées ici. Citons enfin la plus dure à laquelle il a eu à faire face, à savoir celle entreprise en 2019 avec un autre aventurier, le Norvégien Børge Ousland. Alors qu’ils traversent l’arctique, Mike Horn finit deux fois dans l’eau gelée et perd des orteils. Leur périple durera 87 jours au lieu des 60 prévus.
En 2015, il débute sur M6 une série d’émissions (The Island) dans laquelle il donne aux candidats des conseils de survie. Un a plus tard, place à l’émission À l’état sauvage. Ici, il s’agit aussi de prodiguer des conseils de vie en milieu hostile, mais cette fois à une personnalité. Enfin en janvier 2021, il participe au rallye Paris-Dakar en catégorie auto; terminant à la 10e place en compagnie de Cyril Despres.
Felix Baumgartner, sauteur de l’extrême
Aller vite. Pur l’Autrichien Felix Baumgartner, né en 1969 à Salzburg, tout n’est que vitesse et records. Le plus retentissant, dans tous les sens du terme, fut celui réalisé le 14 octobre 2012. Ce jour, il est devenu détenteur du record du saut le plus haut, tombant de 38 969 mètres et atteignant la vitesse de 1,25 Mach (1 357 km/h), franchissant ainsi le mur du son. Il avait pris place dans un ballon stratosphérique avant de s’élancer, battant par la même occasion les records du monde d’altitude atteinte par un homme par ce moyen, d’altitude de saut en parachute et de chute libre.
Beaucoup plus discrètement, en octobre 2014, un vice-président de Google a battu tous ces records, sauf celui de la vitesse de chute. En effet, Alan Eustace a sauté de 41 419 mètres. Il s’est posé à 112 kilomètres du lieu de lancement.
Nicolas Vanier, “le voyageur du froid”
Nicolas Vanier est né au Sénégal un jour de mai 1962. Une fois le service militaire de son père terminé, il grandit dans la ferme familiale située en Sologne. Durant son adolescence, la passion des paysages nordiques le happe. À l’âge de 20 ans, sa première expédition l’emmène en Laponie, qu’il traverse à pied. Et l’envie de parcourir les terres glacées ne l’a alors plus quitté.
Difficile de faire l’inventaire complet de ses expéditions. Citons tout de même l’Odyssée blanche, un voyage de 8 600 km en traîneau à chiens de Skagway (Etat de l’Alaska) jusqu’au Québec et en moins de 100 jours entre 1998 et 1999. Ou encore l’Odyssée sibérienne, soit 8 000 kilomètres en 4 mois à travers la Sibérie, qu’il effectue à raison de 80 kilomètres par jour avec un attelage de dix chiens, d’Irkoutsk à Moscou.
Le paysage qu’il préfère ? C’est lui qui en parle le mieux : “La taïga est un milieu vivant dans lequel j’ai le plus grand plaisir à évoluer. Je suis un homme de la forêt, j’ai besoin des arbres, et je préfère donc la taïga à la toundra, ‘la terre sans arbres’ et aux vastes étendues de glace comme la banquise”.
Mais il n’est pas un homme reclus, ne vivant que pour ses chiens ou par les paysages glacés. Ecrivain (Loup, La vie en Nord…), réalisateur, il documente ses aventures et ses rencontres humaines (Le Dernier Trappeur, L’Enfant des Neiges,…).
Sarah Marquis, passion marche à pied
Née en 1972 à Delémont (Suisse), Sarah Marquis a été élue en 2014 “Aventurière de l’Année” par le magazine National Geographic. Tout commence en 2000, quand elle fait seule à pieds la traversée de l’Ouest des Etats-Unis, du Nord au Sud (4 260 km en quatre mois). Suivent les déserts australiens, sur 14 000 km entre 2002 et 2003, sur 17 mois.
En 2010, elle débute un voyage de 3 années. Il s’agissait de rallier la Sibérie à l’Australie, toujours seule et à pied.
Sylvain Tesson, l’écrivain-voyageur
Né en 1972, Sylvain Tesson s’initie à l’aventure avec une traversée à vélo du désert central froid d’Islande en 1991. Celui qui est géographe de formation ne s’arrêtera pas là, enchaînant en 1993-1994 un tour du monde à vélo en compagnie d’un ami, Alexandre Poussin. Un périple qui leur vaudra le prix jeune de l’IGN (Institut National de l’information Géographique).
Puis c’est l’Himalaya à pied, 5 000 km en 5 mois (1997). Et les steppes d’Asie centrale deux ans plus tard, à cheval cette fois et en compagnie de l’exploratrice Priscilla Telmon. Deux livres relateront l’aventure : La Chevauchée des steppes (2001) et Carnets de Steppes : à cheval à travers l’Asie centrale (2002).
En 2010, il vit en ermite pendant un semestre en Sibérie, dans une cabane sise en bord de lac Baïkal. Mais à l’été 2014, il fait une chute de 10 mètres alors qu’il escalade la façade d’une maison à Chamonix. Il se réveille après huit jours passés en coma artificiel. Quelques mois plus tard, ayant perdu l’ouïe d’une oreille, et gardant une paralysie faciale, il faisait le point sur sa passion pour l’escalade des immeubles, des monuments : “C’est une escalade totalement adolescente, peu recommandable, plus proche de laroulette russe que de l’alpinisme. Ça me plaisait beaucoup de vivre tout le temps sur ce fil. Jusqu’au jour où ça s’est mal terminé”. En 2019, il est couronné du Prix Renaudot pour La Panthère des Neiges.