Courir à l’écoute de son corps : la clé pour progresser en tant que runner

Image d'illustration. Vue panoramique du sentier sinueuxADN
Apprendre à écouter les signaux de son corps permet d'améliorer ses performances en course à pied. Cette approche, appelée « courir par sensations », aide les coureurs à progresser tout en respectant leur rythme et leurs besoins physiques individuels.
Tl;dr
- Courir à la sensation prévient le surentraînement.
- L’échelle RPE aide à ajuster l’intensité.
- Écouter son corps optimise la performance.
Se libérer de la dictature des données
Longtemps, les adeptes du running ont cru trouver dans le GPS un allié infaillible. Mais voilà : la soumission aux chiffres peut vite se retourner contre eux. L’obsession du chrono, la frustration de ne pas atteindre un rythme précis, ou encore l’angoisse face à une baisse de performance ponctuelle, deviennent alors monnaie courante. Selon certains spécialistes, ce recours systématique au « tout-numérique » tend à faire oublier l’essentiel : comment se sent réellement le corps lors de chaque sortie.
L’art de courir selon ses sensations
Un retour aux sources s’impose donc : apprendre à courir « à la sensation », en s’appuyant sur la taux d’effort perçu (RPE). Derrière cet acronyme se cache une méthode simple mais redoutablement efficace, développée dans les années 1970 par le psychologue suédois Gunnar Borg. Le principe ? S’écouter avant tout et ajuster son effort en fonction de sa forme du jour, quitte à délaisser ponctuellement les repères technologiques.
Comprendre et utiliser l’échelle RPE
Concrètement, cette échelle intuitive distingue trois niveaux d’effort :
- Course lente : on parle aisément, la respiration est calme ; c’est idéal pour récupérer et travailler l’endurance.
- Course moyenne : le souffle devient plus court, seules quelques phrases sont possibles ; on élève alors son seuil sans basculer dans l’épuisement.
- Course rapide : impossible de discuter, toute l’énergie est mobilisée ; cette intensité permet de repousser ses limites et d’améliorer sa tolérance à l’effort.
S’entraîner ainsi suppose bien sûr un peu d’apprentissage. Les premiers temps, il n’est pas interdit d’utiliser sa montre comme repère afin d’associer sensations et vitesses habituelles. Rapidement cependant, chacun saura calibrer ses efforts selon ce que lui dicte son propre ressenti.
L’autonomie retrouvée des coureurs
Pourquoi persister dans cette voie ? Parce qu’écouter son corps reste le meilleur rempart contre le surentraînement, les blessures et même certaines formes d’épuisement mental. Cette approche favorise aussi une meilleure conscience corporelle : avec le temps, on distingue plus nettement fatigue réelle et simple lassitude passagère. Finalement, si un accessoire peut indiquer une allure, seul notre organisme sait vraiment combien il a puisé dans ses réserves. Voilà pourquoi la clef réside sans doute moins dans l’électronique que dans notre capacité à nous écouter nous-mêmes.
