Traversée en voilier : cap sur la Colombie depuis Panama, d’un continent à l’autre

Image d'illustration. Vue pittoresque des îles san blasADN
Naviguer entre le Panama et la Colombie à bord d’un voilier permet de traverser les eaux turquoise des Caraïbes, d’éviter la redoutée jungle du Darién et d’explorer des îles isolées tout en reliant deux continents par une route maritime unique.
Tl;dr
- Traversée inoubliable entre le Panama et Carthagène.
- Rencontre immersive avec la culture Guna des San Blas.
- Préparation logistique essentielle pour profiter pleinement du voyage.
Un archipel panaméen hors du temps
Partir à la découverte des îles San Blas, c’est plonger dans un univers où la nature sauvage et la tradition se conjuguent en toute harmonie. Cet archipel de 365 îlots, posé au large du Panama, a longtemps attisé ma curiosité de voyageur. Plus qu’un simple décor de carte postale, il s’agit d’un territoire vibrant, porté par la communauté autochtone Guna, forte de près de 62 000 habitants répartis sur une quarantaine de villages. Cette société singulière, dotée d’une autonomie remarquable depuis sa révolution en 1925, façonne aujourd’hui encore l’âme de la région.
La traversée : entre aventure et rencontres
L’aventure commence souvent à bord d’un voilier, bien que les amateurs de sensations fortes puissent opter pour un speedboat. J’ai personnellement embarqué sur le Sovereign Grace, l’un des bateaux gérés par Blue Sailing. Après un départ animé depuis Panama City, direction le petit port de Puerto Lindo, on fait rapidement connaissance avec l’équipage – Manu, capitaine-cuisinier hors pair, Lindsey au sourire permanent, sans oublier Gracie, mascotte à quatre pattes – et les dix-neuf autres passagers venus des quatre coins du monde.
La vie à bord s’organise autour de moments simples mais précieux : baignades matinales dans des eaux translucides, repas conviviaux sous le ciel étoilé et discussions animées sur le pont. Quelques passagers ont dû composer avec le mal de mer lors des premières heures houleuses ; heureusement, la magie du lever de soleil sur les San Blas efface vite ces désagréments.
L’archipel côté Guna : immersion et partage
En débarquant sur les îlots comme Banedup Caye Holandés, on découvre un mode de vie rythmé par la cueillette des noix de coco — principale ressource économique — mais aussi par l’artisanat local : tissus molas brodés main ou pirogues sculptées. Peu habitées voire désertes pour la majorité, ces îles offrent une tranquillité rare et un contact privilégié avec les Guna qui préservent jalousement leurs traditions et leur langue, le Dulegaya.
Les journées filent entre plongées en apnée parmi les coraux, siestes dans des hamacs ancrés au lagon et soirées festives à même le pont. Le sentiment d’appartenance qui naît alors entre voyageurs est étonnant : je suis reparti vers Carthagène avec dix-neuf amis improvisés… Des retrouvailles sont même déjà prévues aux quatre coins du globe !
Bref guide pratique avant d’embarquer
Pour ceux tentés par l’expérience, voici l’essentiel à retenir :
- Période idéale : privilégiez la saison sèche (décembre-avril), bien que mai-septembre soit plus calme.
- Budget : comptez environ 700 dollars US pour six jours tout compris (hors frais annexes).
- Organisation : réservez tôt votre place ; préparez cash et petit sac cabine car bagages principaux restent stockés.
Sachez également qu’il n’y a ni réseau ni wifi durant toute la traversée — un détail qui fait tout le charme d’une parenthèse vraiment déconnectée.
Au bout du compte ? Un périple entre deux continents qui ne ressemble à aucun autre, où chaque vague apporte son lot d’émerveillements partagés.
